Le secteur de la santé au Cameroun est confronté à plusieurs défis majeurs qui impactent la qualité et l’accès aux soins pour la population. Malgré des progrès récents, l’accès aux services de santé reste inégal, notamment entre zones urbaines et rurales. Le système de santé souffre d’un nombre insuffisant d’infrastructures adaptées, d’un déficit en ressources humaines qualifiées et d’un financement encore insuffisant, avec une dépendance significative à l’aide extérieure.
La mortalité maternelle et infantile reste préoccupante, avec des taux élevés dus à des complications évitables. De plus, le pays fait face à une double charge de maladies transmissibles comme le paludisme, et de maladies non transmissibles telles que l’hypertension et le diabète, qui nécessitent une meilleure prise en charge. En termes de financement, bien que le budget de la santé ait augmenté, une large part des dépenses reste à la charge directe des ménages, ce qui limite l’accès aux soins pour les populations vulnérables.
Par ailleurs, des initiatives sont en cours pour améliorer la couverture santé universelle, notamment par le renforcement des soins primaires et communautaires, l’augmentation des ressources humaines, et la digitalisation du système de santé. Le Plan National de Développement Sanitaire 2021-2025 et la Stratégie Sectorielle de Santé 2020-2030 représentent le cadre stratégique pour conduire ces transformations.
Pour relever ces défis et améliorer durablement la santé au Cameroun, il est essentiel de renforcer les infrastructures, d’accroître le financement interne dédié à la santé, de former davantage de personnel qualifié, et de promouvoir une gouvernance efficace et inclusive. Ces actions doivent être soutenues par une mobilisation communautaire active et des partenariats solides avec le secteur privé et les organisations internationales, afin d’assurer une couverture sanitaire équitable et de qualité pour tous.
Améliorer le secteur de la santé au Cameroun requiert une approche holistique axée sur plusieurs leviers clés pour renforcer l’accès, la qualité et la durabilité des services sanitaires. Premièrement, il est essentiel d’augmenter significativement le financement public de la santé, en visant à allouer au moins 15% du budget national à ce secteur, conformément à la Déclaration d’Abuja, et de réduire la dépendance aux financements externes. Cette hausse doit soutenir le développement des infrastructures sanitaires, particulièrement dans les zones rurales et périphériques, où l’accès reste limité.
Deuxièmement, renforcer les soins de santé primaires par la formation et la mobilisation des agents de santé communautaires constitue un levier fondamental. Ces acteurs de terrain assurent la prévention, le dépistage précoce et la prise en charge basique, en proximité avec les populations, réduisant ainsi la pression sur les hôpitaux. La digitalisation du système de santé, par la télémédecine et l’e-santé, doit aussi être accélérée pour améliorer la gestion des données, la coordination des soins et la surveillance sanitaire.
Enfin, il faut améliorer la gouvernance du système en instaurant davantage de transparence, d’évaluation continue et de responsabilisation à tous les niveaux, en intégrant la société civile et les communautés dans les processus décisionnels. S’y ajoute la nécessité d’adopter une approche intégrée « One Health », qui considère la santé humaine, animale et environnementale simultanément, afin de mieux prévenir et gérer les épidémies. Ces actions concertées permettront de bâtir un système de santé camerounais résilient, équitable et efficace, capable de répondre aux besoins actuels et futurs de la population.
